Audun-le-Tiche s’étend à la pointe nord-ouest du département de la Moselle, sur la frontière avec le Luxembourg.
La Ville s'est implantée, développée au cours des siècles au cœur d'un faisceau de vallées creusées par l'Alzette et ses affluents dans le plateau Calcaire du Pays-Haut. Cette occupation des fonds de vallée comme des flancs de coteaux fait aujourd'hui son originalité.
L'histoire d'Audun-le-Tiche, en tout cas pour sa partie la mieux connue, s'articule autour de l'industrie du fer.
Pour autant les fouilles réalisées par la SAHLA (Société Audunoise d’Histoire Locale et d’Archéologie) et l'ensemble des vestiges découverts permettent de retracer une histoire vieille de plusieurs millénaires.
Présence préhistorique
L'Homme était présent dès le mésolithique (soit plusieurs milliers d’années avant Jésus-Christ), au moins sur les collines entourant les vallées (Katzenberg, Bois de Butte). Sur ces hauteurs, il trouvait une certaine sécurité et profitait de la présence de nombreuses sources. Parmi les traces les plus visibles de l’occupation humaine la plus ancienne sur le territoire de notre ville, il convient de citer l’éperon barré du Katzenberg et la grotte préhistorique du Bois de Butte.
Civilisation gallo-romaine
La période gallo-romaine a drainé, autour de ce point de passage vers Trêves et l'Europe centrale, une population nombreuse et cosmopolite. Les vestiges d'un aqueduc imposant témoignent d'une présence humaine conséquente (ces vestiges restent d'ailleurs visibles à gauche de la descenderie du carreau St Michel).
Une stèle funéraire gallo-romaine est encore visible dans le coin d’une maison rue de la Faïencerie, ainsi que les restes d’un fanum (temple dédié au culte d’une ou plusieurs divinités) sur le site de la nécropole mérovingienne.
Epoque mérovingienne
La vie de la cité se prolonge ensuite sans discontinuité jusqu'aux époques mérovingienne et carolingienne. Nos connaissances sur ces périodes sont plus nombreuses, grâce au travail de recherche effectué par nos historiens locaux et par les bénévoles de la SAHLA. Témoignage de cette richesse archéologique : la nécropole mérovingienne du Calvaire, Rue Rancy.
Moyen-Age
Occupant la vallée dès les premiers siècles de notre ère, Audun-le-Tiche conserve, grâce à sa position privilégiée un rôle important au Moyen Age. Audun est le siège d'une seigneurie, d'un ensemble castral important, siège successif de plusieurs familles nobles, dont la dynastie des Malberg, une branche issue de l’Eifel, dans la région de Bitburg en Allemagne. Les châteaux sont aujourd’hui détruits, ils occupaient la rue Bétiel, la rue du Vieux Colombier et la place du Château actuelles. Une grande fresque sur une façade donnant sur la place, figurant les événements de la Révolution, propose une reconstitution des anciens châteaux.
Naissance d’une fabrique de vaisselle qui deviendra mondiale
En 1748, François BOCH décide d’abandonner le métier de mouleur de fonte pour produire de la céramique à Audun-le-Tiche. Il décide de produire des pièces simples, bon marché et accessibles au plus grand nombre. Souffrant de désaccords sans cesse croissant avec le dernier seigneur de la localité, Monsieur de Lambertye, François décide, en 1766, d’ouvrir une seconde manufacture à Septfontaines, aujourd’hui un quartier de la ville de Luxembourg. C’est du Luxembourg que l’entreprise familiale deviendra ce qu’elle est aujourd’hui, à savoir le groupe mondial Villeroy-et-Boch. Malheureusement, la qualité des produits de la manufacture audunoise ne permettra pas à la cellule locale de profiter de la même prospérité. Les derniers ouvriers audunois rejoindront le site luxembourgeois à la fin du 19e siècle. Les locaux de la fabrique, laissés à l’abandon, finiront par être détruits par l’occupant allemand en 1942. Seule une plaque commérant le 250e anniversaire du groupe orne encore la façade d’une maison sise au carrefour des rues Faïencerie et Mandelot.
L’Age d’Or du Fer
Les membres de la dynastie des Malberg vont, au fil des siècles, s'intéresser au minerai de fer et devenir les premiers maîtres de forges. Car le fer a bien marqué de son sceau la vie d'Audun-le-Tiche. Très tôt, on utilise le « fer fort » d'une teneur élevée, minerai de surface que l'on trouvait en profusion à même le sol. La présence des matières premières a dessiné la destinée de la ville.
C'est au milieu du 18e et plus encore au 19e siècle, que furent exploitées les premières concessions souterraines. Avant 1900, les chevalets de puits, les voies ferrées conduisant les wagonnets de minette extraite, l'usine et ses quatre hauts-fourneaux contribuent à changer radicalement l'aspect d'Audun-le-Tiche.
Cette mutation industrielle s'est bien sûr accompagnée d'une profonde mutation démographique. On alla chercher en Pologne, en Yougoslavie, en Italie surtout et plus tard en Afrique du Nord, une main d'œuvre qui manquait sur place. Cette mosaïque de nationalités, de cultures et de langues, fait aujourd'hui notre spécificité, notre richesse.
Durant des décennies, l'industrie du fer a fourni du travail à des générations d'Audunois. L'ensemble « mines-usines » occupait des milliers de travailleurs, qui faisaient vivre un tissu socio-économique fort, coïncidant avec une période de développement exceptionnel.
Cet âge d'or n'a pas duré. Le 28 mars 1964, le dernier haut fourneau de l'usine s'éteignait. En 1997, la mine ARBED, à Audun-le-Tiche, fut la dernière mine de fer à fermer ses portes en France. En quelques années, nos sidérurgistes (les premiers frontaliers) partirent vers le Luxembourg pour exporter leur savoir faire. Dans toute la région, mines et usines fermaient leurs portes inexorablement, on condamnait ainsi toute une région sur l'autel de la rentabilité.
On ne peut passer sous silence les luttes syndicales. Comme les mineurs de Trieux, comme les fondeurs d'Aubrives, comme tant d'autres, nos mineurs, nos sidérurgistes se sont battus pour défendre leur outil de travail, leur emploi. Aujourd'hui, même si les hauts-fourneaux ont disparu, ces luttes, engagées autour de la solidarité des durs métiers du fer, n'ont pas été vaines. D'abord, et de l'aveu même des maîtres de forges, elles ont fait reculer d'une dizaine d'années les plans de démantèlement originels.
Ces luttes ont forgé des consciences, des caractères. Aujourd'hui notre population active, notre jeunesse trouve des perspectives grâce au Luxembourg tout proche. Il en découle certains problèmes que la commune doit gérer (infrastructures routières, qualité de vie), alors que dans le même temps l’absence d'industries et la stagnation économique fragilisent les finances communales. C'est pourtant ce caractère transfrontalier qui redonne à Audun les atouts d'une position géographique porteuse d'espoir.
Il n’a pas été question, un seul instant, dans ces lignes d’avoir l’ambition de retracer aussi rapidement l’histoire d’Audun-le-Tiche. Toutefois, ces retours sur notre passé sur les grands moments de notre histoire sont utiles. Ils font ressortir les atouts de notre ville située au carrefour de plusieurs pays.
Nous n'avons pas l'ambition de nous livrer ici à une étude exhaustive de l'étymologie des noms de la ville, à une analyse linguistique sérieuse et scientifique. Nous laissons cela aux historiens locaux et notre souhait est avant tout de vous donner l'envie de vous pencher sur notre passé, de consulter les ouvrages de Messieurs Gaspard, Simmer ou Kaiser.
Les ouvrages sont consultables pour partie à la bibliothèque municipale d’Audun-le-Tiche.
D’autres ouvrages seront prochainement consultables à la bibliothèque de la SAHLA lorsque que le futur musée sera ouvert.
Bien que l'histoire de la ville soit plus ancienne, une des premières mentions se situe à l’époque gallo-romaine : AQUEDUCTUS - Ce nom témoigne de la présence importante de l'eau, et de la vie qui s'était tissée autour de cette richesse naturelle.
En opposition, Eugène Gaspard nous propose une théorie séduisante dont l’argumentation repose sur des bases solides et sur une recherche presque exhaustive. Il multiplie les exemples, au cœur de la France aussi bien que dans nos régions, où OTHE fait référence à la forêt (OTHA, ULTA, UTTA...). Des noms actuels et connus comme Othain ou Ottange semblent bien étayer cette thèse. Cumulant les origines, latine, celte ou romane, le nom de la ville évoluera dans le temps, non sans subir des influences germaniques.
Les formes les plus connues et les plus souvent rencontrées sont multiples et retracent une histoire tiraillée entre les dominations germanique et romane ; AQUEDUCTUS devient EWE, AWE puis AWEDUIX ou AWDU, puis AWEDEUX (1127).
Plus tard en 1289 c'est AUDIEUX, AUDEUX pour aboutir au 17e siècle à ADUN, AUDHEUN et AUDUN. On trouve aussi des appellations à consonance Celte comme : AXOTH, AXDOCH (1342) OU AUDOTH, OTH ou OTAIN (en rapport avec la forêt).
Plus tard, AUDEUX-LE-THIEUX s'oppose à AUDEVE-LE-ROMAN arrivant aussi à la forme finale d'AUDUN-LE-TICHE et d'AUDUN-LE-ROMAN, symbolisant cette dualité propre à notre région frontière.
Le nom de notre ville, ses noms successifs, sont bien sûr le reflet de son histoire.
Au siècle dernier, DEUTSCH-OTH fût la forme germanisée qui symbolisera d'abord la domination prussienne de 1870 à 1918, puis de 1940 à 1944, l'annexion au Régime nazi.
Rejetant cette forme, comme la dictature étrangère, la libération nous rendit en 1944 le nom d'AUDUN-LE-TICHE.
Le nombre et la diversité de ces noms sont liés à la richesse d'une histoire où se mêlent luttes, invasions, échanges, et influences opposées de cultures différentes. Cette originalité, ce côté cosmopolite a été, comme il le sera encore, moteur du développement de la cité.
Le blason de la ville
Création : 29 Janvier 1952
Le bardeau sur fond bleu et les croisettes sont les armes du Duché de Bar, auquel appartenait Audun-le-Tiche jusqu’en 1766. L’aigle rappelle le nom de la localité (Audun-le-Tiche par opposition à Audun-le-Roman). Le marteau symbolise les mines de fer.
Le logo de la ville
Création : 27 Mars 1991 – Sté KHARA
L’homme en déplacement avec le drapeau est là pour symboliser la population de la ville d’Audun-le-Tiche, le fait qu’il soit en mouvement évoque son dynamisme. Le drapeau jaune et bleu exprime la vocation européenne dont s’est dotée la commune par ses investissements économiques : Z.A.C. de l’Alzette et Friches industrielles. Le trait rouge qui se trouve dans la partie inférieure du logo est là pour évoquer les frontières franchises (physiques et culturelles).
La typographie se veut conviviale, rassurante et unique par sa forme manuscrite.
A consulter également :
SAHLA... Un regard sur l'histoire locale et l'archéologie
AMTR... Un regard sur les mondes souterrains
Vous souhaitez consulter les circuits historiques et patrimoniaux mis à votre disposition